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No et moi - Delphine de Vigan (B1)

"Elle avait l’air si jeune. En même temps il m’avait semblé qu’elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu’elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur." D. V.

Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d’amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu’au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu’elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l’errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Mais nul n’est à l’abri...






Ce livre fait 285 pages. L’histoire est à la fois simple et touchante. Les descriptions des émotions de Lou, de ses états d’âme et de son apprentissage de la vie sont particulièrement bien écrites.

Delphine de Vigan a été récompensée de nombreuses fois, elle a d'ailleurs participé au Prix Goncourt il y a quelques années avec un autre roman.

"No et moi" vous invite à vous attacher à deux héroïnes aussi différentes que complices. "No", de son vrai prénom Nolwenn, est une jeune fille sans biens, mais libre. Elle donne l'impression d'être forte, mûre, mais ne demande qu'à être écoutée et comprise, et c'est dans la personne de Lou qu'elle va peut-être trouver la solution pour s'en sortir. Un livre à la fois "jeunes adultes" et "adultes".


Extrait:

Je donnerais tout, mes livres, mes encyclopédies, mes vêtements, mon ordinateur, pour qu'elle ait une vraie vie, avec un lit, une maison et des parents pour l'attendre. Je pense à l'égalité, à la fraternité, à tous ces trucs qu'on apprend à l'école et qui n'existent pas. On ne devrait pas faire croire aux gens qu'ils peuvent être égaux ni ici ni ailleurs. Ma mère a raison. C'est la vie qui est injuste et il n'y a rien à ajouter. Ma mère sait quelque chose qu'on ne devrait pas savoir. C'est pour ça qu'elle est inapte pour son travail, c'est marqué sur ses papiers de sécurité sociale, elle sait quelque chose qui l'empêche de vivre, quelque chose qu'on devrait savoir seulement quand on est très vieux. On apprend à trouver des inconnues dans les équations, tracer des droites équidistantes et démontrer des théorèmes, mais dans la vraie vie, il n'y a rien à poser, à calculer, à deviner. C'est comme la mort des bébés. C'est du chagrin et puis c'est tout. Un grand chagrin qui ne se dissout pas dans l'eau, ni dans l'air, un genre de composant solide qui résiste à tout.

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